Lib
Ancient Mariner
“Questions are a burden, and answers are a prison for oneself”
Cette phrase, extraite de ‘Back in the Village’ sur Powerslave, est plutôt intéressante et mérite qu’on s’y attarde un peu. (en tout cas, c’est mon avis)
Comme vous le savez, puisque vous lisez le Commentaire assidûment, elle est tirée de la série Le Prisonnier, allégorie d’une société totalitaire basée sur le contrôle de la pensée, un peu à la 1984 de Georges Orwell. (Je résume, bien sûr ,parce que sinon on est pas rendu)
Cette phrase, littéralement :
QUESTIONS are a burden to others
ANSWERS a prison for oneself
est en fait une sorte de maxime placardée dans le bureau du “Labour Exchange”, pseudo agence pour l’emploi du Village, aux cotés d’autres maximes comme “A still tongue makes a happy life”* ou “Of the People, By the People, For the People”. Cette dernière étant censée souligner le caractère “tout-a-fait-démocratique” du Village.
Dans l’épisode ‘Dance of the Dead’, la phrase est prononcée par une habitante du Village qui la répète de façon systématique alors que le n°6 lui pose de nombreuses questions.
A première vue, l’interprétation de la phrase est simple : dans une société totalitaire, le silence est de mise, mieux vaut se taire, ne pas répondre aux questions qui sont toujours gênantes, c’est pour notre bien car tout ce qu’on dit pourra être retenu contre nous. Et ceci peut être appliqué à tout genre de société totalitaire, que ce soient des régimes politiques ou des systèmes mafieux qui sont basés sur la “loi du silence”.
Pourtant, il y a plusieurs contradictions : dans la série, cette phrase est placardée dans le bâtiment où le n°6 subit de nombreux interrogatoires, souvent douloureux. Imaginez une salle de garde à vue où seraient placardés des messages du genre “taisez-vous, c’est pour votre bien”, on serait en plein délire.
Pour sauvegarder son identité et sa liberté, le prisonnier garde le silence et ne livre jamais les fameuses “informations” qu’on lui demande. C’est également le cas dans notre vie de tous les jours : tant qu’on a le droit de ne pas répondre aux questions qui nous gênent, de garder le silence, on pourra dire qu’on garde une certaine liberté.
Tout est question de vie publique et de vie privée : dans une société qui se veut libertaire et démocratique, ce qui concerne la vie publique doit être communiqué. On ne peut pas imaginer un homme politique répondre à un journaliste que ses questions sont un fardeau. A l’inverse, ce qui concerne notre vie privée ne regarde que nous et j’avoue avoir souvent envie de répondre à certains que les questions sont un fardeau (pas sur ce forum, bien sûr). Ai-je des tendances totalitaires ?
(La suite au prochain numéro, avec les aventures de Bruce Dickinson et en attendant vos remarques et suggestions)
* si les anglophiles pouvaient me donner une traduction précise de “still tongue”, même si je vois grosso modo ce que c’est... ça serait sympa. [!--emo&--][img src=\'style_emoticons/[#EMO_DIR#]/smile.gif\' border=\'0\' style=\'vertical-align:middle\' alt=\'smile.gif\' /][!--endemo--]
Cette phrase, extraite de ‘Back in the Village’ sur Powerslave, est plutôt intéressante et mérite qu’on s’y attarde un peu. (en tout cas, c’est mon avis)
Comme vous le savez, puisque vous lisez le Commentaire assidûment, elle est tirée de la série Le Prisonnier, allégorie d’une société totalitaire basée sur le contrôle de la pensée, un peu à la 1984 de Georges Orwell. (Je résume, bien sûr ,parce que sinon on est pas rendu)
Cette phrase, littéralement :
QUESTIONS are a burden to others
ANSWERS a prison for oneself
est en fait une sorte de maxime placardée dans le bureau du “Labour Exchange”, pseudo agence pour l’emploi du Village, aux cotés d’autres maximes comme “A still tongue makes a happy life”* ou “Of the People, By the People, For the People”. Cette dernière étant censée souligner le caractère “tout-a-fait-démocratique” du Village.
Dans l’épisode ‘Dance of the Dead’, la phrase est prononcée par une habitante du Village qui la répète de façon systématique alors que le n°6 lui pose de nombreuses questions.
A première vue, l’interprétation de la phrase est simple : dans une société totalitaire, le silence est de mise, mieux vaut se taire, ne pas répondre aux questions qui sont toujours gênantes, c’est pour notre bien car tout ce qu’on dit pourra être retenu contre nous. Et ceci peut être appliqué à tout genre de société totalitaire, que ce soient des régimes politiques ou des systèmes mafieux qui sont basés sur la “loi du silence”.
Pourtant, il y a plusieurs contradictions : dans la série, cette phrase est placardée dans le bâtiment où le n°6 subit de nombreux interrogatoires, souvent douloureux. Imaginez une salle de garde à vue où seraient placardés des messages du genre “taisez-vous, c’est pour votre bien”, on serait en plein délire.
Pour sauvegarder son identité et sa liberté, le prisonnier garde le silence et ne livre jamais les fameuses “informations” qu’on lui demande. C’est également le cas dans notre vie de tous les jours : tant qu’on a le droit de ne pas répondre aux questions qui nous gênent, de garder le silence, on pourra dire qu’on garde une certaine liberté.
Tout est question de vie publique et de vie privée : dans une société qui se veut libertaire et démocratique, ce qui concerne la vie publique doit être communiqué. On ne peut pas imaginer un homme politique répondre à un journaliste que ses questions sont un fardeau. A l’inverse, ce qui concerne notre vie privée ne regarde que nous et j’avoue avoir souvent envie de répondre à certains que les questions sont un fardeau (pas sur ce forum, bien sûr). Ai-je des tendances totalitaires ?
(La suite au prochain numéro, avec les aventures de Bruce Dickinson et en attendant vos remarques et suggestions)
* si les anglophiles pouvaient me donner une traduction précise de “still tongue”, même si je vois grosso modo ce que c’est... ça serait sympa. [!--emo&--][img src=\'style_emoticons/[#EMO_DIR#]/smile.gif\' border=\'0\' style=\'vertical-align:middle\' alt=\'smile.gif\' /][!--endemo--]