Maiden et le rapport à la mort

chapito

Invader
Au fil du temps, les membres du groupe semblent de plus en plus intéressés par le thème de la mort, non pas en tant que telle, mais dans le rapport de l'Homme à la mort.
Finalement, je pense comme Mav que le dernier album n'est pas un concept album à la "killer " toutefois dans killer les thèmes du tueur étaient disposés en vrac sans véritables sens.
Dans DOD on perçoit un véritable mouvement dont le commencement ressemble étrangement à la fin. C'est une innovation majeure pour moi.
On a tout dabord une intro dans lequel le groupe lance un véritable message selon moi : Iron Maiden n'est pas mort, et il reste sur les rails qui ont fait son succes.
Le message ressemble en tout point à celui de wasted years : profiter du moment présent, vivre au jour le jour.
Rainmaker signifie selon moi que même si l'on vie le moment présent, ca ne doit pas nous empêcher de philosopher et d'extrapoller sur la vérité, en gros le sens de la vie et cette douleur de l'incompréhension, de ce manque de réponse.
No more lies est une mise en scène de sa mort, mais plus que physique , il s'agit de la mort de l'âme et cela, on a du mal à l'accepter. Il s'agit d'une réaction émotive à la mort, on la refuse, croyant en la réincarnation.
Montségur, aborde l'une des faces historiques de la mort, c'est le génocide, ici l'individu n'est plus considéré en tant que personne humaine, mais en tant que croyant ou membre d'une communauté. la mort est dans le même temps abstraite car fondé sur une idéologie, et terriblement violente et atroce quand elle est donné par la main même de l'homme contre son prochain.
Dance of death, c'est la rencontre directe non pas avec la mort mais les morts, si au premier abord on peut en avoir peur, finalement ils ne font que danser avec vous et tout cela n'est qu'un rêve:on ne peut rencontrer les morts si ce n'est dans notre inconcient. Encore une foi, il y a une dédramatisation de la mort, cela n'a pas l'air si terrible que ça.
Je met gates of tommorrow et new frontier dans le même thème, celui de la recherche d'un être suprême pour pallier à la condition humaine dont la caractéristique principale est d'être mortel et de la savoir. Mais biensure pour maiden, cela a un côté péjoratif, on tombe dans la facilité, se raccrocher à un dieu ou à la science pour éviter la mort n'a pas de sens car c'est notre condition d'homme.
Et cette condition se comprend d'autant mieu quand on regarde l'histoire et les batailles les plus sanglantes comme Paschendale. Mais la mort peut être bien piteuse et inutile. L'histoire de la mort nous apprend donc que nous sommes bien peu de chose surtout quand les haines se déchaines et que toute forme de raison a disparu.
Le désespoir face à la mort est aussi souvent lié à l'incapacité des hommes à savoir vivre ensemble dans la paix et la justice. Face of the sand et age of innocence en sont l'illustration. C'est parceque l'homme est incapable d'améliorer sa condition car il a trop de défauts et que les puissants n'ont aucune empathie pour les plus faibles.
Journeyman est la version calme de wildest dream, iron maiden continuera bien son chemin, mais chers fans préparez à ce qu'un jour le chemin s'arrête, quand, on ne le sait pas, en attendant ils continuent à se tourner vers la lumière....
 
Impressionnant tant par la longueur que par le contenu. Enfin un post digne du forum francophone du Commentaire ! [!--emo&:P--][img src=\'style_emoticons/[#EMO_DIR#]/tongue.gif\' border=\'0\' style=\'vertical-align:middle\' alt=\'tongue.gif\' /][!--endemo--]

Bien joué vieux ! [!--emo&B)--][img src=\'style_emoticons/[#EMO_DIR#]/cool.gif\' border=\'0\' style=\'vertical-align:middle\' alt=\'cool.gif\' /][!--endemo--]
 
Très belle analyse en effet ! Que dire de plus ? Le plus curieux est que, dans une interview (Hard-Rock n°93 juil-aout 2003), Steve Harris a dit qu'il n'y avait aucun lien entre les chansons, même pas hasardeux (il fait la comparaison avec "Fear of the Dark" où le thème de la peur s'était retrouvé dans plusieurs chansons de façon tout à fait fortuite). Ce thème de la mort qui revient tout au long de cet album - et en particulier dans le titre - se retrouverait donc là de façon inconsciente, ce qui est tout aussi intéressant.
Ce sujet du rapport de L'Homme à la mort a déjà été évoqué dans d'autres chansons (et en particulier ce refus de la mort) : on pense bien sûr à "Hallowed be Thy Name", "Powerslave", "Infinite Dreams", et bien d'autres et l'on pourrait penser que c'est un de leur thème favori, mais c'est la première fois qu'il se retrouve ainsi tout au long d'un album, de façon nette pour la plupart des chansons, de manière plus discutable (dont on peut discuter [!--emo&;)--][img src=\'style_emoticons/[#EMO_DIR#]/wink.gif\' border=\'0\' style=\'vertical-align:middle\' alt=\'wink.gif\' /][!--endemo--] ) pour d'autres, mais cette analyse m'a plu.

Alors, "Dance of Death" est-il un concept album ? Je ne pense pas non plus. Avoir de nombreuses chansons sur le même thème ne suffit pas, à mon avis, à en faire un concept album. Il faut d'autres choses : une histoire qui commence et, si possible qui finit, des passages musicaux récurents qui ponctuent l'album, voire un thème musical. Ingrédients que contiennent tous les grands albums concepts de l'histoire de ce bon vieux rock : Pink Floyd - "The Wall" ; Genesis - "The Lamb lies down on Brodway" (ah ! j'y tiens à celui là !) pour ne citer qu'eux. Dans cette optique, on peut dire que "7th Son" est un concept album, même si tous ces éléments ne sont présents que de manière très sobre et discrète. D'autres albums de Maiden regroupent des chansons qui évoquent un thème sans être pour autant des albums concepts : "Killers" bien sûr, mais aussi "X-Factor" avec le thème de la guerre qui revient dans de très nombreux morceaux ou "Somewhere in Time" avec le thème du temps (encore que dans ce dernier on peut y trouver un concept que je qualifierais de "sonore" avec ce son très futuriste).

Mais le plus surprenant dans "Dance Of Death" est ce phénomène de "la boucle bouclée" qui est en effet une première. Même dans "7th Son", c'est plus une histoire qui commence et qui finit qu'une boucle (la boucle est uniquement musicale). Et c'est d'autant plus surprenant que justement, d'un point de vue musical, on ne peut qu'opposer "Wildest Dreams" et "Journeyman". Tout en revenant sur le thème "on-est-toujours-là-et-on-est-pas-prêt-de-partir-même-si-un-jour-faudra-bien-que-ça-cesse", ce dernier morceau ouvre des perspectives nouvelles et laisse l'auditeur intérogatif. Chapeau.
 
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