New Bruce Dickinson Interview (in French). Translation needed...

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Ancient Mariner
New Bruce Dickinson Interview (in French). Translation needed...

http://www.metal-immortel.com/iron_maiden_interview.htm

21 juin/Fκte de la musique. Encore passablement flinguιs par nos deux heures de sommeil post concert des Guns ΰ Bercy, c’est la langue au papier de verre et le teint blafard que nous nous ιcroulons dans l’Eurostar de 7h16 pour accomplir une nouvelle mission au pays -faute d’κtre ΰ son service- de sa gracieuse majestι. Notre mission, faire parler l’homme Bruce Dickinson, chanteur bavard et lettrι, mais un peu lunatique parfois au point d’κtre capable de vous expιdier une interview de trente questions prιparιes avec amour en dix minutes chrono.

Sur les coups de 11h, c’est au terme d’un verdoyant parcours en minivan affrκtι spιcialement pour nous par EMI Angleterre que nous arrivons au terme de notre voyage. A Checkendon, aux environs de Reading, ΰ 75 kilomθtres ΰ l’ouest de Londres au fond de petits chemins indιnichables pour qui n’a pas pensι au prιalable ΰ jouer les Petit Poucet. C’est donc lΰ, nichι dans un ιcrin de verdure plutτt paradisiaque que le groupe number one du metal depuis vingt-cinq ans a reηu la presse fin juin. Le splendide manoir du XVIIIeme oω nous allons nous ιgailler quelques heures durant fut longtemps la propriιtι de David Gilmour, guitariste du Floyd. Il est dιsormais le havre de Trevor Horn, ex membre des Buggles et de Yes, en compagnie de son compθre Geoff Downes, qui partira former Asia. Horn, producteur ΰ succθs lancera ensuite ZTT, label qui cartonnera avec Frankie Goes To Hollywood et Propaganda, entre autres.

Ces derniers temps Trevor Horn s’occupait de Tatu. Pour autant les deux pseudo lesbiennes russes ne duettiseront pas en compagnie de l’ami Bruce D. sur A Matter Of Life And Death, le quatorziθme album studio du groupe. On prιcise volontairement qu’il s’agit du quatorziθme puisque Steve Harris a cru bon d’annoncer rιcemment qu’il avait « toujours pensι que Maiden enregistrerait au moins quinze albums ». On ne l’avait jamais entendu de sa bouche jusque lΰ, enfin soit. Mais si c’est vraiment ce que le boss a prιvu, la conclusion est rapide. 15 – 1 = 14. Il resterait donc un album studio a perpιtrer. Mais comme le groupe repartira en 2008 sur les routes pour le « Early Days part II », ηa devrait situer l’ouverture de ses droits ΰ la retraite aux alentours de 2010. Ce qui nous laisse le temps de nous y habituer. Aprθs, pour ce qui est de s’en remettre et de trouver un hιritier ΰ la Bκte, ηa devrait en revanche κtre ΰ peu prθs aussi chaud que de trouver un successeur dιcent ΰ Zinedine Zidane.

Avant d’aller ιcouter A Matter Of Life And Death, interlude salle ΰ manger oω l’on tombe directement sur Adrian Smith et Nicko Mc Brain en plein breakfast. L’air de rien, aussi dιcontractιs que faire se peut face ΰ ces deux lιgendes d’un groupe qui nous aura plus que marquιs durant nos jeunes annιes, nous nous asseyons nous aussi ΰ table. On a tout de suite l’air moins couillon devant un bol de Frosties et des toasts, histoire de s’occuper tout en laissant traξner une oreille sur la conversation du batteur et du guitariste. Enfin, c’est surtout Nicko qui babille comme ΰ l’habitude, Adrian, les yeux ensommeillιs marmonne quelques borborygmes avant de partir finir de se rιveiller ΰ l’ιtage. Nicko, toujours urbain prendra alors part ΰ la conversation que nous avons engagιe avec les « nurses » en uniforme rιquisitionnιes pour l’occasion. Chargιes de veiller sur nos affaires et de nous guider ΰ travers l’imposante bβtisse, ces trois nurses poseront aussi pour des photos avec ceux qui le dιsiraient.

Mais on doit dire qu’on a un peu ratι le coche sur cette action. Tant pis, ΰ la place on aura parlι planning d’interviews et prix de l’immobilier avec Nicko qui prιparait dιjΰ son retour en Floride pour le vendredi aprθs que la presse internationale aura fini de dιfiler au manoir. Le batteur en tongs, ultra dιcontract’ habite en effet depuis un bail ΰ Boca Raton, un refuge de milliardaires en bord de mer. C’est d’ailleurs lΰ qu’il a « retrouvι » Dieu il y a quelques annιes sous l’influence de sa femme, et qu’il se produit parfois ΰ l’ιglise du coin avec un groupe formι de quelques chrιtiens de ses amis. Humm, tout de suite ηa donne envie…. Bref, on le chatouille un peu sur le fait que le groupe n’ait pas retenu ses propositions de chansons cette fois-ci, vu que Dance Of Death contenait sa premiθre participation aux lyrics en vingt ans de boutique sous la forme de « New Frontier », morceau pas trθs funky aux textes ouvertement catho.

Bref du concentrι de prosιlytisme comme les nouveaux convertis aiment ΰ en offrir. Mais Nicko nous explique que cette fois, il n’a pas « pu proposer de textes, car je suis intervenu trop tard sur le processus d’ιcriture et le groupe avait dιjΰ quasiment trop de matιriel. Jannick avait des idιes en rab, Adrian deux chansons de prκtes en extra, et Steve aussi possιdait encore du matιriel inιdit. Aussi je me suis concentrι sur mes parties de batterie, proposant plus d’idιes que d’habitude oω l’on me disait souvent « tiens tu pourrais faire sonner cette partie comme ci ou comme ηa. » Lΰ, j’ai plus amenι d’idιes quant au jeu de batterie que je pourrais dιvelopper. » Ces explications fournies, il est donc temps d’aller ιcouter le disque. Qui ne porte donc pas cette fois-ci le titre d’un des morceaux. Le groupe avait bien pensι ΰ « The Legacy », ultime titre du disque, mais comme l’explique Jannick « ηa aurait pu semer le doute dans l’esprit des fans, qui avec un tel titre (ndlr :l’hιritage/le legs) se seraient dit « ηa y est c’est la fin ». Les autres titres ne collant pas non plus, c’est donc un titre amenι par Steve et d’abord pensι comme titre de travail qui a ιtι retenu.

Il faut dire qu’entre « The Longest Day » ou « Brighter Than A Thousand Suns » (titre d’album pour Killing Joke en 86, plus titre d’un bouquin scientifique et formule exprimιe ΰ propos de la chaleur et de la lumiθre dιgagιes par la toute premiθre bombe atomique) le choix ιtait limitι cτtι originalitι. Quant ΰ l’ιnigmatique « The Reincarnation Of Benjamin Breeg », qui sera contre toutes attentes et en dιpit de ses sept minutes vingt-et-une le premier single, il faudrait presque κtre Champollion pour dιchiffrer qui se cache derriθre. « Il faut demander ΰ Steve » nous dira-on plusieurs fois. Dommage, nous, nous avions rendez-vous avec Bruce ! Steve on s’est contentι de lui serrer la main poliment sans plus l’importuner. Trθs timide, mκme si passionnant en interview, le leader de Maiden ne met pas forcιment ΰ l’aise de prime abord. Il a souvent l’air gκnι donc l’interlocuteur aussi. Rιsultat, on aura taillι le bout de gras avec tous les autres sauf Steve. Par exemple, juste aprθs on tombe sur l’affable Dave Murray et son ιternel sourire placide vissι aux lθvres. Il nous explique illico qui fut le propriιtaire des lieux « David Gilmour de Pink Floyd ! » eh, non, on n’est pas chez Steve, mκme si le manoir ressemble ιtrangement ΰ celui que le bassiste s’est offert dans l’Essex il y a vingt ans de cela. « C’est vrai que les deux endroits se ressemblent et que Steve dispose aussi d’un studio chez lui, mais je t’assure : il n’habite pas ici ! » nous explique Dave tout en nous faisant l’article de ce lieu splendide. On en profite pour lui demander s’il vit toujours ΰ Hawaii avec madame. Et bien trθs peu en fait. « J’ai un appartement ΰ Londres oω je passe la plupart de mon temps quand on n’est pas sur la route. Et lΰ comme en plus on enregistrait ΰ Londres, je ne risquais pas de repartir tout de suite ΰ la plage. »

On repart faire un tour, retour ΰ la salle ΰ manger oω Adrian louche sur ce qui ressemble ΰ un potage ΰ la tomate. Le guitariste au bouc, connu pour son perfectionnisme en studio oω il passe des heures ΰ affiner chaque dιtail se renseigne auprθs de l’une des « nurses ». Pas de souci, c’est bien un veloutι de tomate, il s’en remplit une louchιe pendant qu’on lui parle de sa progιniture. Son aξnι, Dylan, dix-huit ans, passionnι de musique comme papa avait montι un groupe avec des potes et commencι ΰ traumatiser les guitares paternelles, mais aux derniθres nouvelles, le fiston aurait virι sa cuti. « En fait, il a pas mal traξnι en studio avec nous durant l’enregistrement et il ιtait trθs intιressι par les techniques de production. Il se dιbrouille dιjΰ bien avec Pro Tools et compagnie et je pense que c’est la voie qu’il va suivre. Jouer en groupe n’a eu qu’un temps pour lui. Je pense vraiment qu’il va se tourner vers la production. » On n’ouοra donc point de duo Lauren Harris/Dylan Smith, mais la premiθre sera peut κtre un jour produite par le second. Qui sait ?

Che-Ro-Kee : Bruce vous voilΰ donc de retour avec ce quatorziθme album studio, enregistrι ΰ Londres. Je crois que vous avez tout enregistrι « live » encore une fois, ce n’est pas une mιthode trop compliquιe ?

Bruce Dickinson (chant) : Non, non, c’est simple en fait, et c’est comme cela que l’on procθde depuis notre retour avec Brave New World. Toutes les parties sont enregistrιes sιparιment mais tout le monde joue ensemble. L’avantage est que si quelqu’un foire sa partie, ηa n’affecte pas le travail des autres puisque tout le monde est enregistrι sur diffιrentes pistes. Il n’y a donc qu’un musicien ΰ reprendre au lieu du groupe au complet. C’est plus simple ainsi. En fait Nicko trτne au centre du studio d’enregistrement avec nous tous autour, isolιs chacun par une cabine de verre mais en fait nous restons au contact par clins d’œil. Voilΰ et nous sommes tous en cercle ΰ jouer. C’est une mιthode cool.

Che-Ro-Kee : Comme les indiens en train d’encercler les chariots des pionniers dans l’Ouest en fait.

Bruce Dickinson : Absolument, c’est un peu ΰ ηa que ηa ressemble.

Che-Ro-Kee : Dans quelle mesure as-tu pris part ΰ l’ιcriture de paroles cette fois-ci.

Bruce Dickinson : Je dirai que c’est de l’ordre de 50%. En fait, si mon nom est sur le morceau, j’en ai ιcrit les paroles. S’il y a aussi celui de Steve ou autrui, c’est que nous nous sommes partagιs la tβche. Et si mon nom n’apparaξt pas, oublie (rires) !

Che-Ro-Kee : Le travail avec Kevin Shirley est-il toujours aussi enrichissant aprθs des annιes ΰ bosser avec Martin Birch ? On peut penser qu’il a su insuffler un nouveau souffle, un coup de fouet ΰ la maniθre qu’avait Maiden de sonner sur disque ?

Bruce Dickinson : On bosse avec lui depuis dιjΰ trois albums et on est franchement contents de ce que ηa donne et de ses mιthodes. Dans le temps, c’est vrai qu’on changeait beaucoup de studios : Jersey, les Bahamas et toutes ces conneries. A oublier. Et puis on a enregistrι Brave New World ΰ Paris et les deux derniers ΰ Londres et pour moi, c’est le meilleur choix qui puisse κtre. Je ne voudrais pour rien au monde repartir en studio ΰ Pιtaouchnock. Ici, je peux me rendre en studio en vιlo depuis chez moi et retrouver ma famille le soir venu.

Che-Ro-Kee : Le ton gιnιral de cet album est trθs sombre, limite dιprimant. Ce ne sont que chansons sur la mort, la guerre, les violences perpιtrιes au nom de Dieu… C’est la crise de la cinquantaine qui vous a rendu si dιpressifs car jamais je n’avais eu l’impression d’ιcouter un disque de Maiden qui soit si noir ?

Bruce Dickinson : En fait, il suffit de se pencher au dehors ou de regarder ce qui se passe dans le monde ΰ la tιlι pour capter l’orientation gιnιrale du disque. Mκme si c’est encore un peu plus sombre que d’habitude mais l’ambiance est telle en ce moment… Chaque jour, des gens meurent dans des attentats, sont blessιs, agressιs, se battent en Afghanistan. Des bombes explosent en Irak, des soldats anglais reviennent ΰ la maison dans un linceul. C’est un climat de violence global. Et mκme si comme tu le soulignes on se focalise peut κtre plus que d’habitude sur la guerre, le mort et la terreur, je pense que nous ne sommes pas les seuls dans ce cas. En 2006, les sentiments que nous dιcrivons sur ce disque sont aussi prιsents dans l’esprit de la plupart des gens. Quand ils ont fait exploser les mιtros et les bus ΰ Londres l’ιtι dernier, j’ιtais en Finlande pour un concert et j’ai regardι les news en boucle ΰ la tιlι, ces ιvιnements horribles… Nous avons une grosse communautι musulmane en Angleterre, comme en France d’ailleurs, et la question de la place de la religion dans nos sociιtιs est forcιment une question qui se pose. Pas juste l’Islam d’ailleurs, car le christianisme a aussi son lot de frappadingues qui croient ΰ tout un tas de sornettes. Et ce qui est clair pour moi c’est que la plupart des musulmans sont des gens ιminemment respectables. Hιlas dans le mκme temps, une infime minoritι de tarιs que l’on retrouve dans chaque religion se sert de pseudo saintes-ιcritures vieilles de plusieurs siθcles, probablement mal traduites et en tous cas mal interprιtιes pour tuer, pour assassiner des innocents. C’est insensι, c’est fou !

Che-Ro-Kee : D’autant plus, qu’ensuite c’est toute une communautι qui se retrouve ostracisιe ΰ cause de cette poignιe de tarιs !

Bruce Dickinson : Malheureusement, l’extrιmisme est la chose la mieux partagιe au monde : on trouve des extrιmistes aux USA, en Israel, sans parler des islamistes et je suis toujours trθs ιtonnι de voir que ces gens mettent toutes leurs capacitιs en œuvre afin de dιtourner la vιritι, de manipuler les opinions.

Che-Ro-Kee : Effectivement, en repensant aux attaques meurtriθres que Londres a subi l’ιtι dernier, on comprend mieux que ηa vous ait marquι au moment d’ιcrire ces nouveaux titres. En plus l’Angleterre n’avait jamais subi de telles attaques sur son sol…

Bruce Dickinson : Oh que si, on est attaquιs depuis cinquante ans.

Che-Ro-Kee : Oui, par l’IRA, mais le pays n’avait jamais ιtι la cible d’attaques islamistes. C’est une premiθre. Et sur ton chant, d’ailleurs j’ai ιtι surpris de retrouver parfois une sorte de dimension religieuse. On a parfois l’impression que tu prκches ou que tu rιcites des incantations plutτt que de chanter.

Bruce Dickinson : Vraiment ? Oh, attends je vois, oui comme sur « The Legacy » par exemple qui est un morceau un peu engagι et qui peut par endroits, vu qu’il est trθs long se prκte ΰ des passages plus rιcitιs. C’est ainsi que Steve a pensι le morceau.

Che-Ro-Kee : Tu n’as jamais de mal ΰ te mettre dans l’ιtat d’esprit adιquat quand il te faut chanter les paroles des autres ?

Bruce Dickinson : Non. Pour tous les morceaux que je n’ιcris pas, ηa ne m’empκche pas de les interprιter en me mettant ΰ la place d’un personnage qui raconterait une histoire. Pour chanter et surtout sur ce genre de longs morceau ιpiques, il faut avoir en soi une certaine propension ΰ faire l’acteur, ΰ interprιter le titre comme tu le ressens. La maniθre dont tu le vis se retrouve ainsi dans ta maniθre de le chanter.

Che-Ro-Kee : Je me rappelle d’une anecdote datant des sessions de Powerslave oω tu avais explosι et le mur du studio et ton poing car tu enrageais de ne pas pouvoir atteindre la note ιlevιe que tu recherchais. Ce genre de choses ne doit plus t’arriver j’imagine ?

Bruce Dickinson : Hum, Ok, je vois. (il se marre) Mais maintenant, je me contente d’arriver en forme au studio, je me dιtends. Et ce que je chante maintenant et la maniθre dont je le fais est bien plus simple. Je n’essaie plus d’impressionner la galerie comme ΰ vingt-cinq ou vingt-six ans. Ca passe avec l’βge, ces envies de hurler. Et maintenant, vocalement parlant, je sais oω je vais et surtout jusqu’oω je peux aller. Et ensuite ? Je suis dans la place depuis si longtemps qu’honnκtement, l’heure n’est plus ΰ la compθt. Il y a des chanteurs qui arrivent ΰ faire des trucs si bizarres avec leurs voix. Je me dis « Oh, mon dieu, les sons que ce mec arrive ΰ sortir ! Je n’y arriverais jamais. » Et tu sais quoi, je m’en fous aujourd’hui. J’ai mon style vocal bien ancrι. Et ηa colle ΰ ce que Maiden fait. Mais ne t’inquiθte pas, je peux encore perforer dans les aigόs bien comme il faut.

Che-Ro-Kee : Comment se passe l’ιcriture aujourd’hui vu que les morceaux sont souvent composιs ΰ trois avec Steve et Adrian et non plus ΰ deux comme par le passι ?

Bruce Dickinson : Oh, c’est simple on se rιunit tous avec les guitares avec un magnιto dans une petite piθce. C’est une ambiance de feu de camp vraiment. Et ce n’est pas trθs poussι techniquement ΰ ce stade lΰ de la compo. Il n’y a pas de boξte ΰ rythmes et tout ηa. Enfin si, Adrian en rajoute sur ses dιmos, mais quand il ιcrit avec Steve et moi, c’est bien plus basique. Des dιmos avec la guitare acoustique et moi qui bat la mesure en tapant sur mes genoux. Je chante des mιlodies, sans mκme rajouter les mots rιels. Quant ΰ Steve, plutτt que de chanter ses textes, il les siffle. Il siffle tout le temps.

Che-Ro-Kee : En fait, c’est super primitif comme mιthode par rapport au rιsultat final que l’on connaξt. C’est ultra dιpouillι !

Bruce Dickinson : Primitif, c’est le mot. Le songwriting ΰ la base, c’est juste accoucher du canevas d’une chanson et pour ηa, quelques accords suffisent. Tout ce dont tu as besoin ultιrieurement, tu peux le rajouter en studio. Tu construis autour de ces fondations. Par exemple tu dis ΰ Nicko, voilΰ le morceau de base, son rythme, etc, et lui rajoute la batterie autour de ηa, comme il faut.

Che-Ro-Kee : Il reste que cet album semble plus ιquilibrι globalement que son prιdιcesseur, Dance Of Death. Le climat y est ΰ des tempos trθs progressifs et cela de maniθre quasi globale ?

Bruce Dickinson : Oui, tout ΰ fait, « Different World » exceptι qui a un tempo plus rapide et plus classique et que l’on envisageait au dιpart comme le single. On est d’ailleurs en train de changer d’avis ΰ ce sujet. On va plutτt proposer un truc moins ιvident que d’habitude en single. En plus, ce morceau donne une fausse impression quant ΰ l’ensemble du disque. Donc, le single devrait finalement κtre « The Reincarnation Of Benjamin Breeg ».

Che-Ro-Kee : En version edit alors, sinon il ne passera jamais en radio avec ses sept minutes et des brouettes !

Bruce Dickinson : Oh, peu importe de toutes faηons, nos morceaux ne sont jamais jouιs en radio alors mκme qu’ils sont toujours classιs dans les charts en Angleterre. Alors trois minutes ou sept, ηa ne changera rien, ni pour eux, ni pour nous. Quant ΰ savoir qui est Benjamin Breeg, je n’en ai toujours pas la moindre idιe, mais en lisant les paroles de Steve, je me suis juste dit que c’avait l’air d’κtre un sacrι tarι.

Che-Ro-Kee : Passons au live ΰ prιsent. Es-tu aussi dιsireux que jadis de monter sur scθne ou est-ce que l’aviateur a dιfinitivement pris le pas sur le chanteur ?

Bruce Dickinson : Non, ce n’est pas le cas, je suis toujours avide de concerts, et en ce moment, j’ai vraiment envie que ηa reprenne : pour moi, ce sont ηa mes vacances.

Che-Ro-Kee : Pas mal d’articles consacrιs au groupe dans la « grande presse » insistent sur le fait que tu es un pilote qui chante ou un chanteur volant, bref, on dirait que pour faire parler de toi et du groupe, il faille trouver un angle qui n’ait rien ΰ voir avec le metal ?

Bruce Dickinson : Le truc, c’est que les journalistes n’ont pas vraiment envie de parler de musique, mais effectivement, ont plus envie de pouvoir tourner tout un baratin autour de quelque chose de neuf. Ca change de parler d’aviation avec un chanteur de hard rock. En mκme temps, je doute fort que beaucoup des lecteurs de ces magazines aillent acheter nos disques pour autant. Du coup j’ai fait quelques interviews de la sorte pour les deux albums prιcιdents, mais ce n’est une prioritι ni pour moi, ni pour le groupe.

Che-Ro-Kee : Revenons maintenant sur ta « sortie » de l’an passι, durant la Ozzfest oω tu dιplorais que vos fans en Amιrique soient pour la plupart de gros lards de trente-cinq balais bien tassιs qui restaient assis sans bouger alors que toi, tu voulais voir les kids de quinze ans s’ιclater devant la scθne !

Bruce Dickinson : Oh, les US, je ne regrette absolument rien de ce qui a pu κtre dit, car tout cela est vrai. (il bafouille un peu) En fait, notre public « actif » se trouvait relιguι au fond des salles oω nous nous produisions, car les dix premiers rangs de chacune de ces salles sont rιservιs en permanence pour les invitιs de grosses boξtes ou les abonnιs de ces salles qui y ont un siθge ΰ l’annιe. Dans ce cas, ils vont voir tout ce qui passe sans κtre de vrais fans. Et nos fans, les vrais sont parquιs derriθre et on ne leur permet pas de venir devant ce qui a le don de m’ulcιrer. Mais bon, parfois mes remarques tendent ΰ ressortir un peu sorties de leur contexte dans la presse, surtout quand je me fβche.

Che-Ro-Kee : Pour rester dans les causes de fβcheries, quelle est la conclusion ΰ apporter ΰ toutes ces embrouilles autour de votre participation ΰ cette mκme Ozzfest 2005, et aux tourments que vous a fait endurer Sharon Osbourne ?

Bruce Dickinson : Pffff, elle est tarιe, mais je pense que nous nous sommes plutτt pas mal tirιs de l’orniθre pour finir.

Che-Ro-Kee : D’autant plus que la moyenne des spectateurs s’est ιcroulιe sur les derniers jours de la Ozzfest, quand vous n’ιtiez plus ΰ l’affiche.

Bruce Dickinson : Oui, mais ce que l’on a rιussi ΰ faire entendre, c’est surtout que nous n’avions rien contre Ozzy et que rien de ce qui a pu κtre dit par moi n’ιtait dirigι contre lui. On a aussi tenu ΰ faire savoir que ce genre de gros shows bien « corporate » n’ιtait pas du tout notre truc. Et, dommage pour eux si c’est leur came mais Iron Maiden n’a rien ΰ voir avec un programme de reality TV (ndlr : « lιgθre » allusion ΰ la participation de la tribu Osbourne ΰ « The Osbournes », deux saisons durant aux USA). Sharon a pris tout ηa trθs mal, mais ΰ la base c’est elle en tant que tourneur qui a super insistι pour nous avoir ΰ l’affiche car les tickets ne se vendaient pas. Enfin, quand elle a ιtι se rιpandre dans la presse, ΰ pιter tous ses boulons, nous on s’en est sortis sans soucis en disant juste la vιritι, en expliquant calmement ce qui s’ιtait passι.

Che-Ro-Kee : C’est vrai que vous n’avez pas jetι d’huile sur le feu et faire grossi le truc afin de le faire durer des mois durant.

Bruce Dickinson : Bien sϋr que non, en plus regardons les choses en face. De quoi est-il question avec Iron Maiden ? De musique, de rock et de nos fans : tout simplement. Nous n’existons pas pour les pages de Vogue, ne sortons pas avec des mannequins, ne traξnons pas nos guκtres lors de la fashion week ΰ Paris ou ΰ Londres. Nous ne sommes pas le prochain mannequin visage de Chanel, nous n’apparaissons pas dans des ιmissions de trash TV. Pas plus MTV Crypt d’ailleurs ou autres merdes des chaξnes cβblιes. Iron Maiden ne donne pas dans tous ces trucs. Ce n’est pas nous. Ce monde nous est totalement ιtranger, parallθle. Donc pour elle, faire tout un drame de son comportement absurde et aller se rιpandre dans la presse ne nous apporte rien… Tout ce que ηa fait, c’est de vendre du papier ΰ L.A, dans les canards people. Rien ΰ battre. Nous ne occupons que de ce que les fans veulent et du moment qu’ils ont compris ce qui s’ιtait passι et que nous n’y ιtions pour rien, tout va bien. Point final.

Che-Ro-Kee : La solution serait peut κtre de lancer vous-mκmes votre propre « Maidenfest », pas forcιment tous les ans, mais un ιtι sur deux. Ca vous permettrait de rester les patrons et d’emmener avec vous, des groupes qui vous plaisent ?

Bruce Dickinson : Je ne sais pas si nous voudrions nιcessairement entreprendre ce genre de festival. Vois-tu, il y a dιjΰ tant de gens partout qui se lancent dans l’organisation de festivals. Il y en a tellement, partout… En plus, on ne veut pas aller tourner aux USA chaque annιe. C’est aussi simple que ηa. Alors pourquoi aller se faire chier ΰ monter un festival d’une telle envergure alors que nous n'avons absolument pas envie de passer tous nos ιtιs ΰ tourner lΰ bas. Cet automne, nous y tournerons vite fait, quelques dates : cτte Est, cτte Ouest, seulement des arκnes, avec notre propre show. Ensuite nous attaquons le Japon, puis l’Europe et ensuite ce sera Noλl. Et la prochaine grosse tournιe sera pour 2008. En attendant, cet album sera je pense une pierre angulaire de notre carriθre, car nous faisons aussi trθs attention ΰ ne pas devenir un groupe pour nostalgiques. Nous nous battons contre ηa. Et ce disque que beaucoup voyaient comme notre dernier va susciter pas mal d’intιrκt ΰ mon avis.

Che-Ro-Kee : Juste une question anecdotique pour finir. Mais j’ai cru comprendre que ton fils Austin est dans la mκme ιcole que Luke, le fils de Nick Cave et qu’ils sont bien potes. Du coup, tu vas peut-κtre te mettre ΰ frιquenter tout un tas de musiciens qui n’ont rien ΰ voir avec le metal comme Nick ?

Bruce Dickinson : Ils sont dans la mκme ιcole c’est vrai et ils se voient pas mal, ils traξnent ensemble oui. Mais tu sais, tous mes enfants se retrouvent dans des ιcoles (ndlr : privιes et ultra onιreuses comme souvent en Angleterre oω la sιparation entre classes est encore plus affirmιe qu’ici) oω il sont entourιs d’autres « enfants de », des fils ou filles de musiciens d’autres groupes. Mais ηa ne fait pas de moi, un pilier de soirιes rock ou pop avec leurs parents. Je ne socialise pas plus que ηa avec eux.
 
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